Le profil alimentaire, c’est le rapport qu’a chaque lapin avec la nourriture. Aucun des deux n’a de problème de poids. Mais ce qu’ils mangent a un impact sur leur santé, dents, transit… Voilà pourquoi l faut connaître le comportement alimentaire de nos petits pensionnaires, surtout pour les lapins en couple, de façon à corriger certains petits défauts.
Je suis un lapin très gourmet. J’aime les fruits. Ce qui me rend fou, ce sont les mirabelles. Mais j’aime tous les fruits : poire, pomme, cerises, fraises, bananes, pêches… Il n’y a que l’ananas que je mange sans trop de plaisir. Celui-là c’est un médicament contre les boules de poils ; en tant que médicament ce n’est pas top ! Je choisis les aliments qui me plaisent, j’aime les choux, les endives, les fanes de carotte. Je déteste ce qui a un goût d’anis, donc le fenouil, et ce qui a un goût fort comme la coriandre du jardin lorsqu’elle est très concentrée après la sécheresse, mais je la mange si elle a poussé lors des pluies ou si elle vient du marché. Je suis assez peu difficile ; je mange de tout sauf la menthe que je refuse toujours et la feuille de bourrache. Je choisis ce qui est frais, ce qui vient du jardin si ce sont des aliments doux, plutôt ce qui a poussé tendrement, donc du marché si ce sont des aliments à gout prononcé.
Je réclame à manger si on tarde à me servir, mais jamais entre les repas. Dès que Maman se lève, je cours à la cuisine et je me mets devant la gamelle où on me sert mes granulés : c’est mon grand, mon énorme plaisir du jour. Je suis limité à une cuillerée par jour sinon, je ne mangerais que ça ! Je suis séparé de Néroli parce qu’elle mâche plus vite que moi et ça m’énerve, alors je l’attaque et on se bat. Je la retrouve au salon ensuite pour le plateau de légumes.
Le soir, dès que j’entends qu’on prépare mon repas, j’arrive à la cuisine. Je connais très bien les bruits : porte du réfrigérateur + bassine + robinet + couteau qui pèle = miam miam ! Je sais qu’on va me donner mon morceau de racine ou de fruit, et comme on se bat avec Néroli, on nous donne chacun notre portion car ce sont des aliments trop riches pour être mangés en quantité. J’ai une ouie très fine : j’entends parfaitement le cri de la carotte qui se fait éplucher ! Parfois, mais assez rarement, je me tend pour aller voir ce qu’il y a dans le seau ; Maman y met toutes les épluchures qui vont rejoindre le compost. Mais il faut vraiment que l’on tarde trop à me servir, car comme je vous ai expliqué je suis très gourmet, et je préfère de beaucoup de frais, bien épluché. La preuve absolue, c’est quand on me met mon plateau au jardin : je choisis ce qui est sur le plateau ! Par contre, je visite les sacs de course, parfois même, je saute dedans et je gratte pour déballer les sacs qui contiennent chaque légume ! Je grignote ce qui dépasse. Je sais d’ailleurs très bien quand Maman rentre des courses lapins, ou quand elle rentre du travail : là pas la peine de se lever ! C’est que je suis un lapin de ville, moi !
Enfin mon plateau arrive, et c’est la course avec Néroli. Souvent je l’agresse : je grogne et je tends ma tête vers elle brusquement. Mais jamais je ne mord, ce ne serait pas bien n’est-ce-pas ? Et puis cela suffit à faire reculer Néroli. Maman me dispute… Lorsqu’elle le dépose, je ne me jette pas dessus ; je commence par faire tout le tour du plateau, et je choisis d’abord les aliments que j’aime le plus. Je ne mets jamais une patte dans les aliments, et je ne salis jamais mon repas : la nourriture c’est sacré pour moi ! Je mange tout ce qui est bon, et le reste, j’y reviens plus tard. Je ne me goinfre pas de salade !
Moi, on ne m’achète pas avec de la nourriture ! Il faut être un humain pour croire que ça va me faire venir ! Enfin, Maman n’aime pas trop nous tromper de la sorte : cela ruine la confiance qui existe entre nous, et la confiance j’en ai bien besoin !
Je mange mes granulés au salon ; j’attends devant ma gamelle que Hyolain soit servi, puis c’est mon tour. On a toujours fait ainsi parce que Hyolain me mangeait mes granulés de bébé en plus des siens. A l’époque, je mangeais un granulé, puis j’allais jouer, puis je revenais chercher un autre, et je retournais jouer, et au troisième granulé, Hyolain avait englouti les deux parts ! J’ai vite compris que si je voulais manger, il fallait que je me dépêche, et la bonne blague c’est que je mâche bien plus vite que lui, alors on est toujours séparés, sinon maintenant c’est moi qui mange sa part !
Maman a un rituel : dès que je plonge la tête dans ma gamelle de granulé, une caresse sur le dos ! Je déteste ! Mais elle est têtue Maman ! Il n’y a que quelques mois, qu’elle parvient à me toucher ! Je supporte une caresse, à la deuxième, je fuis me réfugier sous le canapé ! Alors on continue les exercices.
C’est pareil le soir ! Il m’a fallu des mois pour prendre dans la main de Maman. On fait l’exercice tous les soirs depuis presque cinq ans ! Maman donne de petits morceaux lorsqu’elle épluche, et je viens lorsque j’entends que Hyolain a eu le sien. Maman ne le sait pas, mais je guette cachée derrière la porte du salon. Si Maman approche au lieu que ce soit moi qui vienne, je panique et je me sauve sous le canapé. Je tape de la patte si elle s’en approche, très fort et très longtemps. Après ça je ne mange pas ! Il me faut longtemps pour oser sortir ! Avant je préférais de loin, plutôt que la main de Maman, aller chercher dans la bouche de Hyolain, qui se laissait faire et retournait chercher un morceau à la cuisine. Je suis beaucoup plus vive que lui et je parvenais à mes fins toujours, même quand il a commencé à se lasser et qu’il a fallu que je le poursuive ! Depuis, Hyolain a pris du poil de la bête et il ne me supporte pas bien à côté de lui lorsque nous mangeons, tant que les bonnes choses sont encore sur le plateau.
Petite, je n’étais pas une aventurière alimentaire du tout : j’ai appris à manger de tout dans la bouche de Hyolain. Il me fallait des semaines pour oser toucher un nouvel aliment dans le plateau ! C’est toujours moi qui mange le fenouil ! Hi hi, Hyolain n’aime pas ! Je mange vraiment de tout, mais je n’ai pas le bec aussi sucré que Hyolain ! Je ne cherche jamais dans les poubelles, moi !
Par contre, il y a un truc que j’adore : c’est le foin ! Et là pas de compétition : Hyolain n’aime aucun foin ! Lorsque j’entends le bruit du sac de foin, je guette. Je fais le tour, derrière Maman, pas devant, pas à portée de ses mains, et je me glisse dans le râtelier. Quel bonheur ! Hyolain vient toujours voir ce que je mange, mais ne reste pas longtemps à mes côtés. Quel idiot : dans le râtelier, c’est toujours le foin !
Bon… Maintenant qu’on a bien expliqué, est-ce qu’on pourrait avoir notre plateau ????
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