Nostalgie

Je viens de décider de recopier ici en les antidatant tous les textes concernant Hyolain et Néroli que j’ai disséminés sur le net, en particulier sur les forums.

En effet, il devient de plus en plus difficile de les retrouver et si un forum ferme ils seront perdus définitivement. Il y en a beaucoup, je vais le faire progressivement. Le premier a été écrit un mois après l’arrivée de Hyolain à la maison, le 10 juin 2012, à l’époque ou je pensais qu’il était une fille et que je l’avais baptisé Hermione.

J’ai réfléchi avant d’antidater ; je pense que le blog va les classer à la bonne date ; ainsi la lecture de son histoire sera chronologique. Sinon, il aurait peut-être été difficile de suivre avec des histoires actuelles mêlées de ces retours en arrière.

Les textes anciens auront tous la date pour titre de façon à les différencier et je vais les ajouter dans la catégorie « nostalgie ».

Que de souvenirs à relire tous ces textes !

Promenons-nous dans le jardin, pendant que le loup n’y est pas !

Après toutes ces semaines de pluie et de froid, voici enfin le beau temps. Je l’ai bien senti depuis la maison. J’ai gratté à la porte du bureau pour demander à sortir.  Moi, le jardin c’est mon jouet préféré. Surtout quand le potager est frais bêché, que c’est tout meuble, et que je peux y aller parce qu’il n’y encore rien de semé ou planté.

Tout d’abord, je goûte une première tige d’herbe.

Je sens les nouvelles odeurs des bestioles qui sont passées par là.

Je cherche partout pour découvrir ce qui a changé.

Je creuse.

Je marque avec mon menton.

Je fleure les parfums du printemps.

J’écoute pour savoir s’il vient un prédateur.

Tu es toujours là ?

Je fais des binkies (évidemment on est trop cruche pour réussir la photo)

Je cours.

Je descends prudemment.

Je gratte.

Je te surveille.

Je suis une piste.

Je me nettoie. Argh… les pattes pleines de terre…

Je vérifie si on me suit.

Bon, tu viens ?

Hop t’arriveras pas à m’attrapper !

Vespasiennes improvisées

De part le Roi, il est interdit de satisfaire aux besoins naturels sur les places et dans les rues !

Sire Hyolain, le sait bien.  Il a trouvé une technique pour faire pipi en dehors de sa vespasienne personnelle sans que les autorités compétentes le menacent du gibet. Il monte sur le coffre du râtelier, lequel est dans l’angle que forme le mur avec la cheminée. Il cale  soigneusement dans le coin, la partie arrondie de son individu, qu’on ne saurait nommer sans lui faire offense, soulève son mignon petit catogan, et le précieux liquide s’écoule par ce puits improvisé sous le râtelier, sans maculer ni le mur, ni le rebord de la cheminée. Il en faut des trésors de dextérité dans le pointage ! Ainsi, ni vu, ni connu !

Mais senti !

Hier, grand nettoyage du coffre à foin des lapins, qui est sur roulettes vu que j’avais prévu de coup ! Je connais ma bestiole !

A l’intérieur du coffre, je retrouve des restes de sacs de foins divers,  le nec plus ultra du foin, acheté à prix d’or, afin de décider ce fin goumet  à en manger davantage. Foins ignorés avec superbe, le sieur a le palais fin… .

La soubrette personnelle de sieur Hyolain enfile son nez dans les sacs et l’odeur ne lui plaît qu’à moitié. Puisque de toute façon il n’en voulait pas lorsqu’ils étaient frais ouverts…  Elle déverse tout ça dans la litière usagée qu’elle vient de changer, la porte dans les communs (entendez la cuisine) ; un valet ira jeter l’ensemble sur le compost du jardin lorsque le tri sera achevé.

Puis la soubrette trottine jusqu’au le salon finir le nettoyage.

Lorsqu’elle revient à la cuisine,   Hyolain est installé au milieu des miasmes de sa litière sale, lui qui refuse d’y mettre un bout de patte lorsqu’elle est à peine douteuse,  occupé à trier et grignoter avec délices le foin qu’on s’apprête à jeter !

Diantre ! Bougre de conil !

 

 

Profils alimentaires

Le profil alimentaire, c’est le rapport qu’a chaque lapin avec la nourriture. Aucun des deux n’a de problème de poids. Mais ce qu’ils mangent a un impact sur leur santé, dents, transit… Voilà pourquoi l faut connaître le comportement alimentaire de nos petits pensionnaires, surtout pour les lapins en couple, de façon à corriger certains petits défauts. 

 

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Je suis un lapin très gourmet. J’aime les fruits. Ce qui me rend fou, ce sont les mirabelles. Mais j’aime tous les fruits : poire, pomme, cerises, fraises, bananes, pêches… Il n’y a que l’ananas que je mange sans trop de plaisir.  Celui-là c’est un médicament contre les boules de poils ; en tant que médicament ce n’est pas top ! Je choisis les aliments qui me plaisent, j’aime les choux, les endives, les fanes de carotte. Je déteste ce qui a un goût d’anis, donc le fenouil,  et ce qui a un goût fort comme la coriandre du jardin lorsqu’elle est très concentrée après la sécheresse, mais je la mange si elle a poussé lors des pluies ou si elle vient du marché. Je suis assez peu difficile ; je mange de tout sauf la menthe que je refuse toujours et la feuille de bourrache. Je choisis ce qui est frais, ce qui vient du jardin si ce sont des aliments doux, plutôt ce qui a poussé tendrement, donc du marché si ce sont des aliments à gout prononcé.

Je réclame à manger si on tarde à me servir, mais jamais entre les repas. Dès que Maman se lève, je cours à la cuisine et je me mets devant la gamelle où on me sert mes granulés : c’est mon grand, mon énorme plaisir du jour. Je suis limité à une cuillerée par jour sinon, je ne mangerais que ça ! Je suis séparé de Néroli parce qu’elle mâche plus vite que moi et ça m’énerve, alors je l’attaque et on se bat. Je la retrouve au salon ensuite pour le plateau de légumes.

Le soir, dès que j’entends qu’on prépare mon repas, j’arrive à la cuisine. Je connais très bien les bruits : porte du réfrigérateur + bassine + robinet + couteau qui pèle = miam miam ! Je sais qu’on va me donner mon morceau de racine ou de fruit, et comme on se bat avec Néroli, on nous donne chacun notre portion car ce sont des aliments trop riches pour être mangés en quantité. J’ai une ouie très fine : j’entends parfaitement le cri de la carotte qui se fait éplucher ! Parfois, mais assez rarement, je me tend pour aller voir ce qu’il y a dans le seau ; Maman y met toutes les épluchures qui vont rejoindre le compost. Mais il faut vraiment que l’on tarde trop à me servir, car comme je vous ai expliqué je suis très gourmet, et je préfère de beaucoup de frais, bien épluché. La preuve absolue, c’est quand on me met mon plateau au jardin : je choisis ce qui est sur le plateau ! Par contre, je visite les sacs de course, parfois même, je saute dedans et je gratte pour déballer les sacs qui contiennent chaque légume ! Je grignote ce qui dépasse. Je sais d’ailleurs très bien quand Maman rentre des courses lapins, ou quand elle rentre du travail : là pas la peine de se lever ! C’est que je suis un lapin de ville, moi !

Enfin mon plateau arrive, et c’est la course avec Néroli. Souvent je l’agresse : je grogne et je tends ma tête vers elle brusquement. Mais jamais je ne mord, ce ne serait pas bien n’est-ce-pas ? Et puis cela suffit à faire reculer Néroli. Maman me dispute… Lorsqu’elle le dépose, je ne me jette pas dessus ; je commence par faire tout le tour du plateau, et je choisis d’abord les aliments que j’aime le plus. Je ne mets jamais une patte dans les aliments, et je ne salis jamais mon repas : la nourriture c’est sacré pour moi ! Je mange tout ce qui est bon, et le reste, j’y reviens plus tard. Je ne me goinfre pas de salade !

 

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Moi, on ne m’achète pas avec de la nourriture ! Il faut être un humain pour croire que ça va me faire venir ! Enfin, Maman n’aime pas trop nous tromper de la sorte : cela ruine la confiance qui existe entre nous, et la confiance j’en ai bien besoin !

Je mange mes granulés au salon ; j’attends devant ma gamelle que Hyolain soit servi, puis c’est mon tour. On a toujours fait ainsi parce que Hyolain me mangeait mes granulés de bébé en plus des siens. A l’époque, je mangeais un granulé, puis j’allais jouer, puis je revenais chercher un autre, et je retournais jouer, et au troisième granulé, Hyolain avait englouti les deux parts ! J’ai vite compris que si je voulais manger, il fallait que je me dépêche, et la bonne blague c’est que je mâche bien plus vite que lui, alors on est toujours séparés, sinon maintenant c’est moi qui mange sa part !

Maman a un rituel : dès que je plonge la tête dans ma gamelle de granulé, une caresse sur le dos ! Je déteste ! Mais elle est têtue Maman ! Il n’y a que quelques mois, qu’elle parvient à me toucher ! Je supporte une caresse, à la deuxième, je fuis me réfugier sous le canapé ! Alors on continue les exercices.

C’est pareil le soir ! Il m’a fallu des mois pour prendre dans la main de Maman. On fait l’exercice tous les soirs depuis presque cinq ans ! Maman donne de petits morceaux lorsqu’elle épluche, et je viens lorsque j’entends que Hyolain a eu le sien. Maman ne le sait pas, mais je guette cachée derrière la porte du salon. Si Maman approche au lieu que ce soit moi qui vienne, je panique et je me sauve sous le canapé. Je tape de la patte si elle s’en approche, très fort et très longtemps. Après ça je ne mange pas ! Il me faut longtemps pour oser sortir ! Avant je préférais de loin, plutôt que la main de Maman, aller chercher dans la bouche de Hyolain, qui se laissait faire et retournait chercher un morceau à la cuisine. Je suis beaucoup plus vive que lui et je parvenais à mes fins toujours, même quand il a commencé à se lasser et qu’il a fallu que je le poursuive ! Depuis, Hyolain a pris du poil de la bête et il ne me supporte pas bien à côté de lui lorsque nous mangeons, tant que les bonnes choses sont encore sur le plateau.

Petite, je n’étais pas une aventurière alimentaire du tout : j’ai appris à manger de tout dans la bouche de Hyolain. Il me fallait des semaines pour oser toucher un nouvel aliment dans le plateau ! C’est toujours moi qui mange le fenouil ! Hi hi, Hyolain n’aime pas ! Je mange vraiment de tout, mais je n’ai pas le bec aussi sucré que Hyolain ! Je ne cherche jamais dans les poubelles, moi !

Par contre, il y a un truc que j’adore : c’est le foin ! Et là pas de compétition : Hyolain n’aime aucun foin ! Lorsque j’entends le bruit du sac de foin, je guette. Je fais le tour, derrière Maman, pas devant, pas à portée de ses mains, et je me glisse dans le râtelier. Quel bonheur ! Hyolain vient toujours voir ce que je mange, mais ne reste pas longtemps à mes côtés. Quel idiot : dans le râtelier, c’est toujours le foin !

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Bon… Maintenant qu’on a bien expliqué, est-ce qu’on pourrait avoir notre plateau ????

Et vous ? Racontez-nous ! (pour déposer un message, cliquer sur la bulle au bas de l’article)

 

 

Nom d’un lapin !

 Mon nom complet à moi c’est Herr Myone et mon prénom Hyolain. Hyolain, ça tout le monde le sait. Mon patronyme par contre, a une origine moins connue qui date de mon enfance.

Je suis arrivé chez ma maman le 9 mai 2012. A l’époque, Maman croyait que j’étais une fille, mais elle avait tout de même quelques doutes. Les premiers jours, j’étais très craintif, mais je n’ai pas tardé à me rassurer parce que j’étais tellement curieux que j’avais envie de tout explorer.  Voici la toute première photo de moi : je n’avais jamais vu d’appareil photo de ma vie et je voulais voir ce que c’était que cet étrange engin. J’étais terriblement curieux même ; je me demandais ce qu’il y avait de l’autre côté de la porte-fenêtre, mais je n’avais pas le droit de sortir encore parce que je n’étais pas vacciné.

Un jeu qui me plaisais beaucoup était de faire de la luge sur ma serpillière. Je vous explique : on demande à maman de bien étaler la serpillière. Ensuite on prend son élan et on court à toute vitesse. Hop on saute d’un bond sur la serpillière et ça glisse, c’est génial ! Ensuite la serpillère est toute tirebouchonnée, alors on demande à maman de la remettre bien plate. Il y a longtemps que je ne fais plus ça : la luge c’est pour les enfants !

Comme tous les bébés, je bougeais  beaucoup et Maman est une si piètre photographe,  qu’il y a très peu de photos réussies. Mes jolies oreilles sont coupées sur certaines de celles que je vous montre, parce que je me suis redressé brusquement ! Nous n’avons malheureusement pas mieux.  On voit tout de même que j’étais très mignon, non ? Dès que je me suis habitué à la maison, je suis devenu  câlin, et assez doué pour la communication. Maman sait comprendre, enfin la plupart du temps,  à mon regard, à mon attitude physique, ce que je veux dire. Je suis capable d’être très attentif, et de comprendre ce qu’elle attend de moi aussi. A cette époque, j’ai appris beaucoup de choses, presque chaque jour de nouvelles.

Au cours des premières semaines de ma vie, je logeais à la cuisine. J’ai toujours vécu en liberté totale, et petit à petit j’ai eu le droit d’aller dans toutes les pièces. Lorsque Maman n’était pas là, j’adorais aller dans l’arrière-cuisine qui n’a pas de fenêtre. C’est tout noir là dedans. A l’époque, il y avait un énorme carton rempli de paille, et je me cachais là pour faire mes siestes. Malheureusement, on a finit par jeter la paille qui était souillée, et le carton tombait en charpie à force de le ronger. Maintenant je ne vais presque plus jamais dans l’arrière-cuisine.

 L’une des choses les plus terribles de ma prime jeunesse fut ma première visite chez le vétérinaire.

Ce vétérinaire était dans une rue étroite et très passante. Les semi-remorques se succédaient, faisant trembler toutes les vitres. Toutes les trente secondes, le téléphone, strident, sonnait. Pas une suave musique ! Non ! La sonnerie à l’ancienne, qui vous vrille les oreilles. Les gens criaient pour en couvrir le bruit. Dans la salle d’attente pleine, plusieurs chiens jappaient. Tout ce vacarme me rendait très inquiet. Soudain, un jeune très grand chien a fait irruption du cabinet, nez au sol, et s’est approché de moi. J’étais bien sage sur les genoux de maman, dans mon sac de transport. Maman a repoussé son museau lorsqu’il a voulu me sentir. Son maître ne l’a pas rappelé, il a juste apostrophé Maman en disant « Poussez votre lapin, vous, c’est un chasseur, je ne réponds de rien ! » La vétérinaire, occupée à regarder des photos d’une portée de chiens, ne nous a pas adressé un regard. On a nettement senti que nous, les lapins, nous n’étions pas les bienvenus dans ce monde de passionnés de chiens, et que même moi, avec mon adorable minois, je ne l’intéressais guère. J’étais mort de trouille. L’attente nous a paru très longue. Enfin, mon tour est arrivé. La vétérinaire a voulu me sortir de mon sac. J’ai fait une crise de panique terrible. J’étais tout raide de la tête à la queue, comme un morceau de bois, avec le bord des yeux très rouge, signe chez moi d’une grosse émotion. La vétérinaire m’a remis dans mon sac et elle a glissé sous moi son stéthoscope : mon coeur battait la chamade. Je reculais dans le fond du sac pour qu’elle ne m’atteigne pas. Elle refusé de m’examiner parce que j’étais trop stressé, en disant que je pouvais en mourir, et m’a vacciné dans mon sac, ce qu’il ne faut jamais faire avant de s’être assuré que je suis en bonne santé. Maman ne le savait pas à l’époque, sinon elle se serait opposée.

J’étais profondément perturbé lorsque je suis rentré à la maison. Je me cachais dans un coin , je ne voulais plus sortir, ni manger. J’ai mis trois jours à m’en remettre, avec l’aide de ma maman qui me tendais ma nourriture bouchée par bouchée et tentais de me rassurer. Il y a une photo de moi de cette époque, qui a servi ensuite pour célébrer la nouvelle loi sur les animaux.

C’est comme cela que je me suis retrouvé deux jours après chez un autre vétérinaire. Il est gentil et doux. Entre ses mains, je me sens assez en sécurité, sauf quand il veut m’enfoncer un truc dans la bouche pour regarder mes dents. Il aime bien les lapins ; c’est lui qui s’occupe de tous les lapins qui viennent à ce cabinet. Chez lui l’ambiance est apaisante. En rentrant à la maison, cette fois là, j’étais si détendu que j’ai fait un flop dans mon sac et je me suis endormi !

Il a pu m’examiner pour voir si j’étais en bonne santé, et aussi répondre aux doutes de maman quant à mon sexe. Il a un peu hésité et au premier regard dit que j’étais bien une fille. Mais ensuite il m’a examiné à nouveau et a dit que j’avais le clitoris un peu long. On a fouillé dans ma fourrure et découvert deux minis testicules. J’étais bien un garçon !

C’est comme cela que j’ai changé de nom : Hermione j’étais, je suis devenu Hyolain, mais on a gardé Herr Myone comme nom de famille. « Herr » cela veut dire monsieur en allemand. Comme cela plus personne ne pourra faire une erreur sur mon identité. Nom d’un lapin !

Hyolain joue aux billes

 

J’étais tranquillement en train de faire ma sieste dans la cheminée, lorsque soudain j’ai entendu un gros « zut » venant de la cuisine.

Hum bon… j’étais déjà un peu réveillé : un doux parfum de mirabelles flottait dans l’air. J’ai accouru à la cuisine.

Maman avait voulu vider la cocotte-minute de huit litres, trop pleine, dans celle de dix litres, et quelques mirabelles en ont profité pour prendre la poudre d’escampette, pas d’accord du tout pour être transformées en confiture.

Immédiatement j’ai volé au secours de ma Maman. J’ai couru derrière les mirabelles qui roulaient partout. C’était drôle toutes ces billes dorées sur le sol de la cuisine. Néroli est venue nous prêter main forte. Un vrai jeu de pétanque ! Mieux : un jeu qui se mange. J’ai réussi à attraper une mirabelle, et Néroli une autre. Ah quel délice !

Maman a été plus vite que nous pour remettre tout ça dans la cocotte ! « Non Hyolain ! » L’ennui avec nous, dit-elle, c’est que l’on ramasse les mirabelles, mais on laisse les noyaux par terre ! Ce n’est vraiment pas juste de dire des choses pareilles ! J’ai bien essayé de les remettre dans la cocotte, mais Maman m’a éloigné. Elle a cru, quelle imagination, que j’y mettais le nez pour me servir !

Je sais qu’il y a, dans le réfrigérateur, une boite rien que pour nous avec des mirabelles dedans. Et puis aussi, qu’après cette tournée -ci, il n’y aura plus de pot de confiture vide… Peut-être que tout ce qui reste dans l’arbre sera pour nous ? J’en ai le nez qui frétille !

Signé : Hyolain

Rescapés d’un bombardement

(Tout va bien Picolicat ;-)) )

Hier soir à la nuit tombante, on ne voyait plus grand chose au jardin. J’ai eu un pressentiment, et je suis allée voir sous l’arbre. Evidemment j’y ai découvert Hyolain qui chassait la mirabelle ! Pas de chance ; je les avais ramassées. J’ai observé amusée comment il cherchait plus grâce à son odorat que sa vue. Il y a de la stratégie dans sa façon de procéder : il fait une rapide reconnaissance dans le potager où il est facile de les trouver entre les plants espacés. Comme il n’y en avait pas, il n’a pas investigué davantage. il s’est tourné vers les fraisiers. Il a dû déjà remarquer qu’il est plus difficile de les trouver et que c’est là qu’il en reste. Il les débusque plus facilement que moi, attiré par le parfum.  Il en a tout de même trouvé deux.

Je suis allée ensuite le rejoindre pour le faire rentrer avant de fermer les volets. Il n’était pas très motivé ! Je me suis accroupie près de lui pour lui parler. C’est alors qu’une légère brise a secoué les branches et une pluie de mirabelles nous est tombée dessus ! Paf même une sur ma tête. Heureusement pas sur celle de Hyolain ! On aurait dit un mini bombardement. Hyolain a dû déjà vivre cette expérience : il n’a pas bronché d’un poil occupé à déguster une mirabelle. Le bas monde aurait bien pu s’écrouler : Hyolain était au paradis !

Aujourd’hui j’ai ramassé plus de dix kilos. Trois sont en ce moment dans la bassine de confiture… je dois vous quitter. (je me demande ce que je vais faire de tout ça… j’ai déjà envoyé des mails aux copines en espérant qu’il y en ai d’intéressées)

 

 

Escapade gourmande

Lorsque je sers le petit déjeuner des lapins, ce matin, un seul bruit de cavalcade : Néroli.

Hyolain, qui a sauté du lit avec enthousiasme, attiré par la promesse de ses granulés, n’est vraisemblablement pas malade. Ce serait bien soudain.

« Hyolain ! Hyolain ! »

Aucune réponse, alors qu’il accourt toujours à cette heure où je sers le plateau de légumes. Personne sous le canapé, ni dans les retraites habituelles.

Hier j’ai peint. J’ai ouvert la porte-fenêtre pour que les vapeurs, sans doute toxiques, s’évacuent, et, ce matin, pour avoir un filet de lumière, j’ai entr’ouvert le volet. Coup d’oeil sur la terrasse : point de lapin en vue.

Les chats !

Je ne crains pas une fugue. Hyolain aime sa maison. Il y revient toujours. Par contre les chats du quartiers vagabondent.

Habillage exprès, car je suis en pyjama. La rue d’abord, je n’y crois guère, mais cela reste le plus urgent. Rien. Le plus probable reste le jardin, surtout en ce moment.

Je fais donc le tour de la maison. Dans le jardin, j’aperçois mon petit vagabond en train de jouer. Hyolain a trouvé tout seul le chemin depuis la terrasse, devant, zone interdite aux lapins, jusqu’au jardin, derrière, en passant par le mixed-border, également interdit aux lapins, pour cause de quelques plantes toxiques. La pelouse et le potager, par contre, sont leur royaume.

Il flotte dans l’air une odeur de mirabelles… Voilà pourquoi j’écrivais plus haut « surtout en ce moment ». Mon fin gourmet les adore. L’année dernière, lui et Néroli se sont rendus malades à trop en manger. Depuis je ramasse systématiquement celles qui tombent de l’arbre. Hyolain est sous le cerisier, et n’a pas eu encore le temps d’atteindre l’arbre à friandises. Il esquisse quelques binkies à mon approche, point décidé à terminer là l’aventure.

« A table Hyolain ! » Il me regarde, et m’emboite le pas, alléché par cet argument imparable.

Aujourd’hui, 29 février 2016…

Aujourd’hui c’est mon anniversaire pour la première fois de ma vie… et j’ai… quatre ans !

J’ai eu bisous et câlins et aussi deux grains de raisin et deux canneberges, parce que moi, les bougies, ça ne m’intéresse pas trop ! Ensuite Néroli m’a fait des léchouilles beaucoup de léchouilles, et j’ai encore tendu la tête pour en recevoir d’autres, mais là Néroli a fait un flop contre moi. Cela m’a bien plu aussi, parce que cela veut dire que Néroli est heureuse avec moi. Puis elle s’est redressée et a continué à me léchouiller. J’ai fait mon Hyolain tout plat, tout plat, et Néroli a bien compris ce que je voulais ! C’est ma façon à moi de dire que je suis heureux avec elle aussi.

Ensuite je l’ai conviée à notre foin-party. Il y avait beaucoup de pétales de roses sèchées éparpillées dans notre foin, hum ça sentait bon. On a joué à chercher les pétales dans le foin.

Ce qu’il y a de chouette dans mon anni, c’est qu’il annonce le retour du printemps. Comme les fallas de Valence ! On a regardé hier soir à la télé espagnole l’ouverture de cette grande fête, le discours du maire et des deux falleras, parce que cette année il y a en plus la fallera infantil. Au début cela allait, mais ensuite Maman a chanté avec l’orchestre et alors là on a fuit sous le canapé : on avait grand peur qu’il se mette à pleuvoir comme jamais.

Mais non !

J’ai un bon pour la suite de mon cadeau dès que Maman n’ira pas au travail et que le soleil sera au rendez-vous comme aujourd’hui : ma première vraie sortie au jardin. Tous les ans, je suis ivre de bonheur lorsque ce jour arrive. Je fais de grands bonds, des binkies et des courses de bonheur. L’hiver me semble long avec des sorties trop courtes. Je suis bien sorti deux ou trois fois, mais je rentre vite : il fait froid, ou il pleut, et les légumes sont tous cachés sous les chassis !

J’ai hâte !

Vous avez vu le dessin d’aujourd’hui du moteur de recherche google ? Le petit lapin avec le numéro 29 c’est exactement moi quand j’aurai la fin de mon cadeau !

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