Hermione est arrivée chez moi le 9 mai 2012. Petite lapine était terrorisée et prostrée. Je l’ai beaucoup laisse seule et au calme. Elle ne se nourrissait que lorsque je n’étais plus dans la pièce. Elle est restée la première journée enfermée dans sa cage.
Ensuite j’ai ouvert la cage, je me suis assise par terre près de sa nourriture en lui parlant doucement. Il a fallu une bonne dizaine de jours pour qu’elle accepte de prendre sa nourriture directement dans la main. Je lui ai offert un sac prévu pour transporter les petits chiens afin qu’elle puisse se cacher à sa guise. Quelle joie fut la sienne ! Ce soir là j’ai assisté à sa première crise de folie.
Petit à petit Hermione s’habitue à moi ; elle accourt désormais pour me lécher la cheville lorsque je rentre dans la pièce, en particulier le soir à l’heure de son dîner. Elle n’hésite plus à grimper sur moi lorsque je suis allongée par terre près d’elle. Mais que je tende la main vers son dos pour la caresser, pff, elle s’enfuit à toutes jambes !
Car Hermione déteste être saisie et ne prise que fort moyennement les caresses. Elle est extrèmement tonique. J’essaye de l’habituer mais les progrès ne sont pas bien rapides.
Il fallait bien faire vacciner Hermione et je me doutais que ce serait sportif. Ce le fut au délà de tout ce que j’avais imaginé !
Nous avons joué de malchance : une grande nationale traverse le village et il y avait un embouteillage : quelques voitures avec la sono à fond, coup de klaxons, gros camions qui faisaient grincer leurs freins. Que des bruits qu’Hermione ne connaissait pas dans ma campagne bien calme.
J’étais contente d’arriver au cabinet. Mais ce fut pire encore : nombreux coups de téléphone stridents, sortie enthousiaste d’un lévrier chasseur de lapins, et passage des camions encore, qui faisaient vibrer toutes les vitres.
Hermione était déjà stressée lorsqu’elle son tour est arrivé. J’envisageais de la faire examiner, de faire confirmer qu’elle est bien une fifille car je n’ai pu regarder moi-même, de vérifier l’état de ses dents, ses griffes, un problème de poils et de grattage intempestif, et ses urines toujours chargées de calcium.
J’ai expliqué à la vétérinaire le caractère de ma lapinette et elle l’a prise dans le sac avec beaucoup de douceur, tout en lui parlant. Hermione est devenue raide comme un bois de bois, s’accrochant désespérément à son sac. Elle avait le tour des yeux et le cou rouges très foncé, à cause de l’afflux de sang provoqué par la panique.
La vétérinaire a remis Hermione dans son sac. Elle a introduit le stétoscope dans le sac et confirmé ce que nous savions déjà : coeur battant la chamade à une vistesse inquiétante.
Evidemment impossible d’examiner Hermione qui aurait pu mourir de stress. Elle a été vaccinée dans son sac. Impossible aussi de faire le diagnostique exact de ses grattages et du poil qui devient moins dense dans sa nuque. Elle a tout de même eu un produit qui tue les parasites dont la gale, supposition de la vétérinaire. Si cela ne marche pas, il faudra revenir pour un prélèvement de poils et je crains le pire.
Rentrée a la maison, Hermione s’est aussitôt planquée sous le radiateur où elle est restée deux jours, avant d’en sortir complètement. Il a fallu que je lui donne sa nourriture bouchée par bouchée sous son radiateur le premier soir. Elle n’a commencé à avaler quelque chose que vers minuit. Je suis restée assise près d’elle dans le calme sans essayer de la toucher. Complètement traumatisée ma chérie !
Bref il est évident qu’il faut résoudre ce problème ; si un jour Hermione a besoin d’être examinée et soignée, il serait préférable qu’elle se laisse faire.
Je continue à exposer Hermione à un stage de caresses et de prise dans les bras ; elle y a droit une fois par jour et je fais mon possible pour que ce soit un moment agréable. Les progrès sont très lents… Bien évidemment j’ai déjà lu toute la prose de Marguerite et de la House Rabbit society…